Inclusion professionnelle
Pourquoi travailler en milieu ordinaire ?
Tout d’abord parce qu’on sait bien maintenant que les personnes porteuses de déficience intellectuelle resteront dans une meilleure forme physique et psychique si elles bénéficient d’une stimulation permanente. Le milieu de travail qui les accueille tous les jours est donc l’endroit le plus apte à leur apporter cette stimulation : présence des collègues » ordinaires « , obligation de respecter les horaires, de se concentrer sur les tâches à
effectuer…D’autre part parce que ces adultes sont des personnes très sociables qui évoluent avec naturel dans le milieu ordinaire et qu’ils ne souhaitent pas se retrouver isolés. Et enfin, et c’est important, parce qu’ils ont eux aussi quelque chose à apporter dans le milieu du travail.
Comment faire accéder l’adulte au milieu de travail ordinaire ?
Comme tout individu la personne handicapée doit bénéficier d’une formation professionnelle. Celle-ci peut s’acquérir lors de la scolarité et/ou par des stages pratiques en entreprise : à partir du projet professionnel du jeune, la chargée d’insertion va prendre contact avec des entreprises et leur proposer d’accueillir un jeune en stage. L’objectif du stage
va être clairement défini avec les responsables (tuteur, autres personnes avec lesquelles il va travailler) qui vont par ailleurs recevoir les informations nécessaires sur le jeune : difficultés particulières, compétences … La première journée se passera généralement avec la chargée d’insertion qui pourra évaluer la difficulté des tâches demandées et mettre ensuite en place un atelier pour l’aider à progresser.
Elle pourra proposer des adaptations pour faciliter le travail : découpage des tâches à effectuer, support écrit, utilisation d’un chariot pour transporter dossiers ou autre matériel… Des visites régulières lui permettront ensuite d’évaluer progrès et difficultés et de répondre si besoin aux questions du tuteur.
Intégrer la personne déficiente intellectuelle dans un lieu de travail ordinaire c’est changer le regard de l’entreprise sur la déficience intellectuelle : ceux qui ont tenté l’expérience s’accordent à dire que ce sont des travailleurs fiables, ponctuels et rarement absents et qu’ils ont apporté un plus à
l’entreprise en améliorant la qualité des échanges entre les employés .
C’est aussi donner à l’entreprise les moyens d’affirmer sa supériorité sur le plan de la citoyenneté et de l’ouverture d’esprit par rapport aux entreprises qui n’ont pas encore franchi ce pas. Mais l’insertion professionnelle reste une dure bataille malgré les différentes mesures AGEFIPH et la loi du 11 février 2005 qui pénalise lourdement les entreprises qui n’ont pas leur quota de travailleurs handicapés.
L’entreprise méconnaît encore profondément la déficience intellectuelle et ne sait pas quels types d’emplois peuvent être confiés à ceux qui en sont porteurs. Or, de nombreuses possibilités existent sous la forme notamment « d’emplois cachés », ces petites tâches qui ne demandent aucune qualification et dont l’entreprise pourrait avec profit décharger les autres employés.